Hesdin, où les poètes latins situaient le paradis terrestre, constitue l’un des coins les plus charmants du Pays d’Artois.

Sa forêt, incomparable, ses vallées où serpentent entre des rives fleuries deux rivières cristallines ; ses monuments historiques, fins joyaux de l’art médiéval ; ses environs mouvants et variés, que jalonnent à l’infini les souvenirs des siècles passés, présentent pour les touristes, le plus attachant des sites, le plus reposant aussi.
Mais le touriste ne séjourne guère à Hesdin.
A peine les automobiles rapides qui filent vers Paris-Plage, s’y arrêtent-elles pour déverser conducteurs et passagers assoiffés ou taquinés par la faim.
Et on ignore les beautés d’Hesdin.
Pour les faire connaître, il serait souhaitable qu’un Syndicat d’Initiatives fut créé.
De plus, pour attirer et pour retenir les voyageurs qui ne sauraient se contenter uniquement des charmes que la nature à profusés en ce lieux, il faudrait créer maintes distractions : casino, dancing, golf, tennis, etc.
Or, une difficulté, et non des moindres, puisqu’elle est la base même des réalisations possibles, réside dans le maquis des formalités administratives aque susciteront la mise en exploitation de la forêt, domaine de l’état.
Sans doute, dancing, casino, golf et tennis pourraient-ils trouver place, ailleurs qu’au cœur de la forêt : en lisière, par exemple.
Mais encore conviendrait-il que fussent achetés les terrains nécessaires à cette réalisation…
Et pour cela il faudrait de l’argent, beaucoup d’argent.
Les quelques tentatives locales faites dans ce sens n’ont pu aboutir, faute de capitaux.
C’est regrettable !
Hesdin ne vaut pas seulement par la beauté de ses sites : Hesdin vaut aussi par la pureté de son climat qui allie à l’air vivifiant du large presque proche, les effluves bienfaisants de la forêt.
C’est à Hesdin, en tout cas, que j’ai vécu mes plus charmantes vacances, parmi le panorama merveilleux où les eaux claires des rivières apportent leur susurrement, les oiseaux leurs chants mélodieux et les prés fleuris la douceur prenante de leurs parfums.
Paul Fremaux