A 60 ans et plus, on fait partie de la génération « légumes ».
Non pas parce que l’on devient un légume, selon une expression malheureuse, mais, plus simplement, parce qu’ils étaient présents à la maison, à la plupart des repas lors de notre enfance.
Nos parents et grand-parent, privés durant une ou deux guerres, en ont mesuré l’importance, autant pour leur potentiel « santé » que pour leur saveur.
Ils étaient alors économiques par rapport à la viande, à la condition de consommer « local ».
Aujourd’hui ?
On veut de la diversité, manger comme les « stars » et les « riches », sans se soucier du calendrier des saisons ni du prix.
Les distributeurs l’ont compris et font faire la moitié du tour du monde à des haricots verts ou tout autre produit censé apporter de la couleur dans les assiettes l’hiver, au détriment de la fraîcheur et des légumes locaux, racines principalement, mais également choux, poireaux, mâche, cresson…
Dont la proximité de culture garantit la qualité nutritionnelle.
Certains légumes, tombés en désuétude, tels les panais, rutabagas, topinambours, réputés pour leur potentiel diététique, font un retour en force sur les étals.
Au prix fort !
Alors qu’un kilogramme de carottes « fermières », c’est à dire issues d’une méthode de culture raisonnée, vaut 1/1,50 Euro, ces derniers atteignent 3 Euros.
Leur production ne demande pas davantage de travail et leur rendement est égal à celui des carottes.
Phénomène de mode, opportunité de mettre du beurre dans les épinards ?
La pomme de terre, basique, a acquis des lettres de noblesse et atteint parfois 5 Euros le kilogramme pour les plus sophistiquées, alors que la Binche est à 50 centimes. Elle n’a, certes, pas la même tenue à la cuisson, ne se consomme pas sous la forme de grenaille et n’est pas violette.
5 fruits et légumes par jour ?
Est-ce utile comme ce l’est conseillé par les autorités concernées ?
Est-ce accessible à tout le monde ?
N’est-on pas tenté de privilégier la viande, ancrée dans les habitudes et à peine plus chère, voire plus économique ?
Est-ce sain ?
Lorsque l’on sait que certains fruits ou légumes reçoivent une cinquantaine de traitements durant leur croissance puis quelques produits pour les faire briller sur les étalages et les conserver ?
Selon deux études, l’une réalisée par l’Environmental Working Group, Washington, l’autre par l’association Pesticide Action Network PanEurope, la majorité des pesticides trouvés sur les fruits et légumes sont néfastes pour le système hormonal.
Un individu qui consomme 12 fruits et légumes parmi les plus pollués, petits pois, aubergine, chou, laitue, épinard, concombre, tomate, chou, fraise, pêche, absorberait 10 pesticides par jour.