Qui engendra en vous cette sagesse et cette clarté d’esprit
que l’on ne rencontre pas souvent ?
Vos mots résonnent en moi de façon étonnamment harmonique, je les lis, les relis, savoure ça et là quelque expression.
Et élabore ma réponse.
Car vous n’êtes pas femme à vous satisfaire de l’à peu près, de la négligence, de la superficialité… Vous notez, demandez, questionnez.
Vous avez si souvent raison.
J’aime la femme.
Reine, ouvrière, génitrice. J’aime sa force, sa faiblesse, sa créativité.
Je les ai toutes aimées, jeunes et moins, belles.
Nous nous sommes aimés, mus par un désir mutuel, transportés par des mots et des gestes qui nous étaient propres, qui étaient propres et beaux.
Je souhaite simplement qu’elle ne devienne pas aujourd’hui plus homme que les hommes dans le sens le plus péjoratif du terme !
Sommes-nous, Belle inconnue, hommes, des êtres frustres, primaires et relativement limités ?
J’entrevois une société régie par les femmes et dans laquelle les hommes seront cantonnés à un rôle de géniteur pour ne pas dire reproducteur.
Ils l’ont peut-être cherché ?
Les femmes ont une force que n’ont pas les hommes et un instinct de conservation nettement plus développé, ce sont des mères dans le sens viscéral du terme.
La paternité est beaucoup plus cérébrale et, même si j’aime et respecte profondément mes enfants, je n’aurai jamais le comportement d’une mère, avec ses plus et ses moins.
Cela dit, j’aime la femme, apprécie certains hommes et souhaite que cette dernière, dans sa grande ascension au pouvoir, ne perde pas sa féminité.
Ne retienne pas que ce que je considère comme étant négatif en elle et en lui !
Mais vous me rassurez lorsque vous me dites :
« J’aime l’homme.
Ne vous dépréciez donc pas comme cela.
Il ne suffit pas de savoir si nous sommes, vous et nous, trop ceci et pas assez cela…
L‘important est trouver l’équilibre.
Entre nos forces et vos faiblesses.
*Sourires*
Équilibre ô combien précaire qui passe à mon sens et à ma certitude absolue par le dialogue et la communication. »
Vous me dites également que vous aimez les femmes d’une tendresse toute particulière, sœurs de cœur, miroirs, et que vous souhaitez que les hommes gardent à l’esprit, dans leur perte de ce pouvoir illusoire, que vous êtes et vous resterez profondément fragiles cependant, sous cette carapace de volonté et d’indépendance nouvellement acquise, et que vous continuerez à avoir besoin de nous, pour vous épanouir pleinement ?
« Comme le roseau a besoin de l’eau et du vent pour ne pas casser.»
Vous dites me rejoindre dans mon analyse de l’instinct de conservation féminin ?
Que vous avez un avantage de taille, celui de donner la vie.
Et que, même si la paternité est souvent plus cérébrale, comme je le dis, vous constatez pourtant dans votre entourage de plus en plus de pères qui sont parfois plus “maternels” que vos congénères ?
Qu’ils en deviennent certes attendrissants mais moins Homme ?
Il n’est pas facile de trouver ses repères dans ces bouleversements…
Quand à : « pères qui sont parfois plus “maternels” que mes congénères » ?
Amour paternel, cérébral, intellectuel au point de devenir « gaga » ?
Veulent-ils démissionner de leur “rôle d’homme” en s’identifiant à la mère ?
Est-ce de la culpabilité ? De l’égarement ?
Les enfants n’aiment pas ça non plus, ce n’est pas un papa.
Vous aimez les femmes d’une tendresse particulière ?
Qu’est-ce à dire ?
La perte de pouvoir de l’homme ?
Je serais tenté de dire qu’elle est confortable pour certains…
Je n’emploierai pas le mot “égalité”
Qu’est-ce que l’égalité ?
Complémentarité comme vous le précisez, oui.
« La vie, «mutine», “transportés par des mots et des gestes qui nous étaient propres, qui étaient propres et beaux” ?
Je mûris longuement ma réponse.
Aimer est si difficile.
Car aimer c’est s’abandonner.
Difficile pour un homme.
Peut-être plus que pour une femme.
Et voilà pourquoi beaucoup d’hommes fuient.
J’en ai rencontré certains comme vous qui s’inquiétaient…
Que je n’ai pas su apaiser.
Aujourd’hui vous savez que vous aimerez différemment parce que vous avez appris à le faire.
Vous avez sûrement appris que l’on ne change pas l’autre et que la chose la plus difficile est d’accepter l’autre tel qu’il est, et non tel qu’on voudrait qu’il soit.
Comprendre aussi, qu’il est illusoire mais si facile de s’aimer soi-même au travers des yeux de l’autre.
Mais au fond ?
Chaque histoire est différente, puisque l’autre est différent…
La vie ne se lasse pas de nous le rappeler, à chaque instant, chaque seconde.
Encore faut-il y être attentif…»