Présentation du Pas de Calais en 1955 par Georges Phalempin
En 1553, dans le même temps que brûlaient Thérouanne et Hesdin, rasées par les soldats de Charles Quint, Arras, à quelques dizaines de kilomètres du massacre, achevait de construire son fier beffroi.
Ce seul trait donne le ton d’une histoire douloureuse et forte, celle-là même du Pas de Calais où jamais un revers n’a réussi à entamer les deux qualités essentielles de ses habitants : la ténacité et le goût du labeur.
Bignon, intendant du Roi à la fin du XVIIè siècle, traçait de ces Artésiens, qu’il avait appris à connaître, un portrait dont pas un mot n’est à retrancher deux siècles et demi plus tard : « Ils sont laborieux, très appliqués dans leur état ou genre de vie, jaloux de leurs privilèges et de leurs coutumes : il y en a peu où l’on trouve plus de bonne foi, d‘honneur et de probité. »